Ce n’est pas parce que tu n’a pas dis “non”, que tu ne t’’es pas débattu.e, ou même que tu as explicitement accepté une relation sexuelle, que l’on peut parler de relation non violente, et mutuellement consentie.
Le viol peut être plus complexe que ça. Ce n’est pas parce qu’une personne a apparemment acceptée une relation sexuelle qu’elle n’a pas été violée, si elle a eu le sentiment de l’avoir été, alors c’est que c’est sans doute le cas.
Si une personne ne peut pas librement refuser une relation sexuelle, sans craindre des représailles par la suite (licenciement, violence, menaces, insultes, chantage émotionnel, diffusion de documents privés…), alors c’est qu’il s’agit bien d’un viol.
Le viol, ce n’est pas uniquement des cris et des larmes, on peut parler de viol, dès qu’une personne sent qu’elle n’a pas le choix, quand son « consentement » lui a été extorqué par la force, la manipulation, la violence, la culpabilité.
Même si tu as dit oui, il peut s’agir d’un viol, et de toute la violence qu’un viol induit : le sentiment de déshumanisation, l’impression d’avoir été dégradé.e, humilié.e, d’avoir été dépossédé.e de son corps, d’avoir été objectifié.e, d’avoir été traité comme de la chair consommable, pas comme un être humain.
Certes le viol, suivi d’une acceptation n’est pas de la même nature qu’un viol extorqué par la violence. Mais devoir feindre le consentement est aussi une forme de violence, faire semblant de prendre son pied quant ton patron te pénètre frénétiquement est une violence ; serrer les dents en attendant que son petit copain termine son affaire en prétendant aimer ça, par peur de sa réaction est une violence ; céder face à un mec qui te menace de révéler ton secret est une violence.
Si tu dis « oui » pour qu’il ne se mette pas en colère, c’est probablement un viol.
Si tu dis « oui » parce que tu penses lui appartenir, que c’est un « devoir conjugal », c’est probablement un viol.
Si tu dis « oui » parce que tu as peur qu’il te vire, c’est probablement un viol.
Si tu as dis « oui » pour une pénétration vaginale, et qu’il s’est permis de transgresser tes limites en pratiquant une sodomie, en étant violent pendant le sexe parce que « c’est son truc », alors c’est probablement un viol.
Si tu as cédé à ses demandes car il n’a eu cesse de te répéter que tu étais coincée, vieux jeu, pas sympa, pas drôle, pas ouverte d’esprit, pour ne pas vouloir « tenter de nouveaux trucs », même si ces trucs ne te font pas envie…. alors c’est probablement un viol.
J’écris probablement car c’est à toi qu’il appartient de poser des mots sur ton vécu et ton ressenti, tu peux « baiser » pour de ~mauvaises~ raisons : pour de l’argent, pour obtenir une promotion, pour être sympa avec ce mec qui t’a payé le resto, pour ne pas être seule ce soir, pour faire plaisir à ton mec, pour t’assurer de la fidélité de ton mari, parce que tu penses que tu dois avoir des relations sexuelles pour être « normale » etc etc… mais au final, tu es la seule à pouvoir déterminer si il s’agit d’un viol, ou pas.
Lysandra